Comme l’explique Raphael Zarka dans La Conjonction Interdite, le skateboard est une pratique ternaire : corps-outil-support. Il demande un engagement complet du corps qui travaille en confrontation avec deux solides : la planche et la surface skatée. 

Rare sont les skateurs qui ne se sont jamais blessés. L’erreur fait partie de la pratique, bien qu’elle puisse s’avérer fatale. Il est par conséquent interessant d’observer l’impact du skateboard sur le corps humain. Il laisse une trace, qu’elle soit éphémère (brulure, choc, petite entorse) ou définitive (fracture, grosse entorse, etc) et témoigne de l’erreur et de l’apprentissage.

Les blessures prouvent la vulnérabilité de l’être humain et en une certaine manière glorifient le skateboard comme une pratique de l’extreme, dont les pratiquants sont des joueurs déterminés. Si tous les êtres étaient invincibles, le skateboard serait peut être moins admiré car la part de risque serait écartée. 

Ces photos représentent la confrontation du corps humain au corps urbain et témoignent de l'usure involontaire qu'elle engendre.